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Sommeil léger et réveils nocturnes : quand la nuit ne parvient plus à apaiser l’esprit

Diététique chinoise - - Par Chen C.
Sommeil léger et réveils nocturnes : quand la nuit ne parvient plus à apaiser l’esprit
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La nuit paraît calme, mais le sommeil, lui, ne tient pas.

Un rêve trop vif, un bruit imperceptible, une pensée qui revient… et on se réveille sans raison.

Ce sommeil léger, traversé de réveils et de sensations flottantes, n’est pas le fruit d’un mental agité, mais celui d’un corps dont l’équilibre se relâche pendant la nuit.

En médecine traditionnelle chinoise (MTC), cette forme d’insomnie correspond à une dysharmonie du Poumon, du Foie, de la Vésicule biliaire et des Reins, autant d’organes qui participent chacun à leur manière à la profondeur du sommeil.

Quand l’un d’eux se dérègle, le sommeil se fragmente, et l’esprit perd son ancrage dans la nuit.

Le dialogue entre le Cœur et les Reins

Dans la vision de la MTC le Cœur gouverne le feu (celui de l’activité, de la conscience et des émotions), tandis que les Reins abritent l’eau, source du calme et de la vitalité profonde.

Lorsque ces deux organes cessent de dialoguer harmonieusement, la chaleur du Cœur n’est plus apaisée par la fraîcheur des Reins : le sommeil devient instable, entrecoupé de réveils, parfois accompagné de sensations de chaleur.

Chez les personnes fatiguées, âgées ou en convalescence, l’énergie apaisante des Reins (ce que la MTC appelle le Yin) s’affaiblit.

Elle ne parvient plus à tempérer la chaleur du Cœur : le corps aspire au repos, mais l’esprit reste en éveil.

Autrement dit : quand l’énergie du calme s’épuise, une chaleur subtile reste éveillée, et le sommeil s’éloigne.

Quand la communication entre le feu et l’eau s’interrompt, c’est souvent le souffle qui se dérègle à son tour.

C’est alors que le Poumon, maître du rythme et de la respiration, entre en jeu.

Le Poumon : quand le souffle se trouble

Le Poumon, organe dit « délicat » en MTC, relie l’intérieur du corps au monde extérieur.

Quand le Poumon s’affaiblit, sous l’effet du stress, de la sécheresse ou du froid, il perd sa capacité à apaiser le Po (魄), cette part du corps sensible aux émotions et aux rêves.

Le sommeil devient alors plus léger, parfois entrecoupé de réveils.

L’humidité ou les mucosités internes, produites par une digestion lente, peuvent également troubler le souffle du Poumon et rendre le sommeil instable.

Ainsi, quand le Po s’agite, le Shen ne trouve plus de repos : l’esprit s’agite à son tour, et le sommeil perd sa profondeur.

Mais le sommeil ne dépend pas seulement du souffle.

Les émotions du jour, elles aussi, peuvent s’inviter dans la nuit — c’est alors le Foie et la Vésicule biliaire qui prennent la parole.

Le Foie et la Vésicule biliaire : émotions et sérénité nocturnes

Le Su Wen cite : « La vésicule biliaire est l’organe du courage et de la décision. »

En médecine chinoise, elle agit en lien étroit avec le Foie, qui régule la circulation de l’énergie et des émotions.

Quand la colère, la frustration ou les pensées accumulées bloquent ce mouvement, le Foie se contracte et l’équilibre intérieur se trouble.

La nuit devient alors le miroir des tensions du jour : rêves vifs, réveils fréquents, agitations légères ou inquiétude diffuse.

La Vésicule biliaire, quant à elle, joue un rôle dans la stabilité émotionnelle et la confiance tranquille qui permet d’accueillir le sommeil.

Affaiblie, elle laisse place au doute, à la peur ou à l’hésitation : le dormeur devient plus sensible, plus nerveux, parfois en proie à des sursauts ou à des rêves intenses.

Ainsi, le Foie et la Vésicule biliaire forment un duo complémentaire : le premier apaise le flot des émotions, la seconde maintient la sérénité intérieure.

Quand leur harmonie se rompt, le sommeil se fragmente, comme si l’esprit refusait de se laisser bercer par la nuit.

Retrouver la profondeur du sommeil

Comprendre les déséquilibres est la première étape. Mais pour retrouver un sommeil profond, il faut réapprendre à apaiser la chaleur intérieure, à nourrir le calme du Yin et à laisser le souffle s’adoucir.

Voici quelques gestes simples inspirés de la MTC :

1. Bain de pieds chaud avant le coucher

Chaque soir, plongez vos pieds dans une eau chaude pendant 10 à 15 minutes.

Ce geste réchauffe les Reins, stimule la circulation et aide l’énergie à redescendre dans le bas du corps.

Ajoutez une poignée de sel ou quelques pétales de rose séchée pour adoucir les tensions accumulées dans la journée.

Idéal pour ceux dont le sommeil est léger ou entrecoupé de réveils nocturnes.

2. Infusion apaisante à base de plantes calmantes

Les plantes qui nourrissent le Sang et apaisent le Shen favorisent un sommeil plus profond et continu.

Ye Jiao Teng – Liane de renouée : calme le Shen, détend les émotions et diminue les réveils nocturnes.

Suan Zao Ren – Graines de jujube torréfiées : nourrit le Sang du Cœur, soutient le Foie et favorise un sommeil profond et réparateur.

Préparez-les en tisane douce, buvez tiède 30 minutes avant le coucher, pour permettre au corps d’assimiler pleinement leurs bienfaits.

3. Massage du point « Yong Quan 涌泉穴 » – La source du calme

Sous la plante du pied se trouve un point appelé Yong Quan, « la source jaillissante », considéré en médecine chinoise comme une porte d’ancrage du corps.

Massez cette zone doucement avec quelques gouttes d’huile tiède avant le coucher.

Ce geste aide à faire redescendre l’énergie, à relâcher la tension du haut du corps et à favoriser un sommeil plus profond.

Ce point est associé aux Reins, symbole du calme intérieur.

Le stimuler permet de ramener le Shen vers la tranquillité, pour que la nuit devienne à nouveau paisible.

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