FIV : augmenter les chances de procréation avec l’acupuncture
Parce que la procréation a lieu de plus en plus tard, les difficultés à avoir un enfant se sont multipliées. De nombreux couples décident de se tourner vers l’acupuncture en parallèle des traitements de type PMA. L’acupuncture a-t-elle vraiment un rôle à jouer ?
Problèmes de fertilité dans le monde
Selon une étude réalisée par l’Insee en 2015, l’âge moyen qu’ont les Françaises lorsqu’elles attendent leur premier enfant est 28 ans et demi, soit quatre ans et demi plus tard que dans les années 701. Ce phénomène social est l’une des raisons pour lesquelles certains couples désireux de concevoir leur premier enfant rencontrent des difficultés.
On parle d’infertilité lorsqu’un couple essaye fréquemment d’avoir un enfant depuis plus de 18 mois sans y parvenir. Parmi les causes les plus fréquentes d’infertilité on peut mentionner l’âge, les troubles de l’appareil génital, les problèmes de poids, le tabagisme, le stress, l’excès de sport ou encore la prise de médicament.
Avec un modèle familial en constante évolution, les couples homosexuels sont eux aussi concernés par la difficulté à accueillir un enfant. De ce fait, de nombreux couples aux profils différents choisissent de se tourner vers les avancées scientifiques et les techniques de PMA (Procréation médicalement assistée) qui se présentent comme une chance face à ce qui a longtemps été une triste fatalité.
Qu’est-ce que la FIV ?
Selon une étude, 15% des couples dans le monde sont confrontés à des problèmes de fertilité 2.
La FIV (Fécondation In Vitro) est une méthode de PMA vers laquelle se dirigent les couples qui rencontrent des difficultés à concevoir un enfant. Elle se caractérise par le prélèvement des ovocytes et des spermatozoïdes (qui peuvent être ceux des deux parents ou d’un donneur) afin de les mettre en contact à l’extérieur du corps de la femme pour ensuite réaliser le transfert de l’embryon dans son utérus.
Elle est une alternative, certes, mais son processus est lourd et contraignant. C’est pourquoi le recours à la MTC, considérée comme une « médecine d’accompagnement », est préconisé en parallèle du traitement médical.
Le recours à l'acupuncture en complément de la FIV
Faire le choix de l'acupuncture
L’usage de l’acupuncture pour atténuer les troubles reproductifs a été approuvé en 1996 par l’Organisation mondiale de la Santé3.
Exercée depuis des siècles, l’acupuncture est l’une des grandes disciplines de la MTC. Largement adoptée par de nombreux médecins en France et dans le monde, elle a démontré son efficacité dans le traitement d’une multitude de problèmes de santé.
Le choix de se tourner vers l’acupuncture s’explique assez simplement : tout d’abord les échecs de FIV essuyés par les couples sont difficiles à vivre et provoquent souvent un fort sentiment de déception. Naturellement animés par la volonté de tout tenter, ils examinent d’autres possibilités et c’est souvent en se documentant ou en échangeant sur leur expérience avec d’autres couples traversant les mêmes épreuves que les séances d’acupuncture sont évoquées.
Ceux qui ont décidé de se laisser tenter par cette pratique ont pu faire l’expérience d’une écoute différente de celle proposée par la médecine conventionnelle, les couples témoignent d’échanges rassurants et d’un véritable sentiment de confiance.
L'acupuncture : une thérapie d'accompagnement
Selon la MTC, les problèmes de fertilité non hormonaux ou anatomiques, autrement dit ceux dont on ne trouve pas l’explication, sont le résultat de problèmes énergétiques soit d’un déséquilibre du Yin et du Yang. L’acupuncture est un choix judicieux puisqu’elle rétablit la force du Qi et régule sa circulation dans le corps.
Chaque traitement est individuel en acupuncture. Le praticien définit les zones où l’énergie est perturbée et va ensuite stimuler à l’aide d’aiguilles des points précis logés le long des méridiens afin de restaurer le Qi et libérer sa circulation.
Lorsqu’il circule normalement, le Qi favorise la production de Sang permettant l’irrigation des ovaires et de l’utérus, assurant leur bon fonctionnement. L’acupuncteur stimule les points soulageant le stress et sollicite deux méridiens que la MTC associe à la fertilité : Ren Mai, aussi appelé « Vaisseau Conception »4 et Chong Mai appelé « Vaisseau Pénétrant »5.
Globalement, l’acupuncture permet de réduire le stress, elle augmente l’énergie, facilite le sommeil et réduit les effets secondaires des traitements de PMA (de type nausées, fatigue ou douleurs).
En effet, les hormones de stress (notamment le cortisol) éliminent l’hormone sexuelle gonadolibérine et affectent la production d’hormones sexuelles de type œstrogène, progestérone et testostérone, c’est pourquoi le stress impacte négativement l’activité sexuelle et la fertilité. L’acupuncture agit en libérant des neurotransmetteurs qui vont stimuler la sécrétion de la gonadolibérine et éliminer le stress6.
L’acupuncture permet assurément de renouer avec son corps, de se relaxer, de stimuler les bonnes énergies, et d’encourager les pensées positives. Ce sont là les bienfaits qui vont favoriser le processus d’insémination et qui font de cette pratique une option efficace pour accompagner les techniques de PMA.
Débat concernant son efficacité
L’usage de l’acupuncture dans le traitement de l’infertilité a souvent été remis en question. Si certaines sources déclarent que cette pratique accompagne efficacement la FIV et agit sur la fertilité, d’autres nient cette affirmation. En 2008, le British Medical Journal a réalisé une étude portant sur l’efficacité de l’acupuncture et les résultats soutiennent que les séances augmentaient de 65% les chances de réussite de la FIV7.
En revanche, selon d’autres recherches scientifiques, le lien entre l’acupuncture et la réussite de la FIV n’est pas un fait avéré8. Néanmoins, tous sont d’accord pour affirmer que les séances d’acupuncture rendent l’expérience de la FIV moins pénible. Des centres d’assistance médicale ont même décidé d’accueillir des acupuncteurs au sein de leurs services afin de proposer cette pratique aux couples. On en compte aujourd’hui quatre en France (à Sèvres, à Lyon, à Nîmes et à Strasbourg).
Autre solution de la médecine chinoise : les plantes médicinales
Si les plantes médicinales de la pharmacopée chinoise ne peuvent pas être prise en parallèle d’un traitement de type PMA sans la surveillance d’un professionnel de santé, il est tout de même bon de savoir que l’on reconnait à certaines d’entre elles le pouvoir de stimuler la fertilité, de traiter certains dysfonctionnements sexuels et de réduire l’anxiété. Parmi elles :
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Dang gui (Angélique chinoise), réputée pour son action sur les troubles menstruels, elle tonifie le Sang ce qui lui permet de renforcer l’appareil reproducteur féminin.
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She chuang zi (Graines de persil enneigé), tonifie les Reins et renforce le Yang. Ainsi, elles favorisent la vitalité sexuelle, tonifient l’appareil reproducteur, traitent les dysfonctionnements érectiles et améliorent la fertilité de l’homme.
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Ci ji li (Tribule terrestre) tonifie le Foie et calme le Yang, il traite les dysfonctionnements sexuels et l’infertilité chez l’homme comme chez la femme. C’est aussi un aphrodisiaque qui stimule le désir et combat l’impuissance sexuelle.
Du côté des formules, nous retrouvons les célèbres :
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Wu zi yan zong wa, surnommée la « formule des cinq fils », améliore la fertilité et la vitalité de l’homme.
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Formule Trésor de la femme (ou Nu bao), est composée de nombreuses plantes comme notamment Dang gui, Gan jiang et Tu si zi (graines de Cuscute) entre autres. Elle a été conçue pour favoriser l’équilibre hormonal, combattre la baisse de libido et améliorer la fertilité féminine.
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Formule Trésor de l'homme (ou Nan bao), la version masculine de Nu bao. Réservée à l'homme, cette formule augmente le désir sexuel, favorise l'érection et augmente la fertilité.
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Formule Calme et Détente, (ou Chai hu hu po tang) qui chasse le stress et la nervosité et aide à retrouver la sérénité en apaisant les esprits tourmentés.
Ainsi, au travers de ses outils thérapeutiques, la MTC propose un accompagnement aux personnes rencontrant des difficultés à concevoir un enfant afin de leur permettre d’appréhender plus sereinement cette expérience, d’atteindre un état de sérénité et d’augmenter leurs chances de réussite.